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Combray, de loin, à dix lieues à la ronde, vu du chemin de fer quand nous y arrivions la dernière semaine avant Pâques, ce n’était qu’une église résumant la ville, la représentant, parlant d’elle et pour elle aux lointains, et, quand on approchait, tenant serrés autour de sa haute mante sombre, en plein champ, contre le vent, comme une pastoure ses brebis, les dos laineux et gris des maisons rassemblées qu’un reste de remparts du moyen âge cernait çà et là d’un trait aussi parfaitement circulaire qu’une petite ville dans un tableau de primitif.
A l’habiter, Combray était un peu triste, comme ses rues dont les maisons construites en pierres noirâtres du pays, précédées de degrés extérieurs, coiffées de pignons qui rabattaient l’ombre devant elles, étaient assez obscures pour qu’il fallût, dès que le jour commençait à tomber, relever les rideaux dans les “salles”; des rues aux graves noms de saints (desquels plusieurs se rattachaient à l’histoire des premiers seigneurs de Combray) : rue Saint-Hilaire, rue Saint-Jacques, où était la maison de ma tante, rue Sainte-Hildegarde, où donnait la grille, et rue du Saint-Esprit sur laquelle s’ouvrait la petite porte latérale de son jardin.
La cousine de mon grand-père — ma grand’tante — chez qui nous habitions, était la mère de cette tante Léonie qui, depuis la mort de son mari, mon oncle Octave, n’avait plus voulu quitter, d’abord Combray, puis à Combray sa maison, puis sa chambre, puis son lit et ne “descendait” plus, toujours couchée dans un état incertain de chagrin, de débilité physique, de maladie, d’idée fixe et de dévotion.
Son appartement particulier donnait sur la rue Saint-Jacques qui aboutissait beaucoup plus loin au Grand-Pré (par opposition au Petit-Pré, verdoyant au milieu de la ville, entre trois rues), et qui, unie, grisâtre, avec les trois hautes marches de grès presque devant chaque porte, semblait comme un défilé pratiqué par un tailleur d’images gothiques à même la pierre où il eût sculpté une crèche ou un calvaire. (Du Côté de chez Swann, Marcel PROUST)
Hier, un grand soleil nous a poussé à une petite ballade touristique du côté, non pas de chez Swann, mais d’ Illiers-Combray, à une vingtaine de km de la maison.
C’est en 1971 que la ville d’Illiers (Eure-et-Loir) prend officiellement le nom d’Illiers-Combray. Un surnom qui évoquera quelques souvenirs aux lecteurs de Proust. Dans son œuvre À la recherche du temps perdu, c’est en effet sous le nom de Combray que Proust décrit de nombreux lieux et paysages d’Illiers. Combray est d’ailleurs le titre de la première partie de Du côté de chez Swann.
Héhéééééééééé !
Nous voici donc partis au Pré Catelan, avec les loustics. C’est superbe et très plaisant surtout avec ce beau soleil !
J’en profite pour faire un ptit zoom zoom sur mes zouzous chéri(e)s !!!
Belle journée à vous et n ‘hésitez pas à faire un détour par Illiers si vous visitez la région, ce petit jardin est de toute beauté !